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    Laurence et Romain Chollier ont remis au goût du jour la célèbre barre d’antan et ont ainsi monté leur chocolaterie à Saint-Christol-lès-Alès. Leur Malakoff a été labellisé Sud de France.

    Il y avait la madeleine de Proust, mais sans le souvenir de Cévenols, la barre chocolatée Malakoff, qui a aussi bercée l’enfance de beaucoup, n’aurait pas repris vie. Une histoire de hasard, de tests et de gourmandise évidemment. Aujourd’hui, grâce à Laurence et Romain Chollier, la saveur d’antan est remise au goût du jour, pour le plus grand bonheur des adeptes, anciens et nouveaux.

    Romain chocolatier par accident

    Malakoff

    http://www.boutique-malakoff.fr/   ou CLIC sur l'image...

    Romain est aujourd’hui à la tête de sa propre chocolaterie à Saint-Christol. "Je suis tombé dans le chocolat par accident." Et oui, à la base, son métier, c’est serveur. Venu en Cévennes pour suivre son épouse, il reprend la petite crêperie de la place Barbusse, dans le centre-ville d’Alès. Et c’est là que tout va commencer.

    "Nous voulions donner une identité à notre crêperie." Alors pour se démarquer, il décide de confectionner une pâte à tartiner, goût Malakoff, qu’il met au point petit à petit. Première étape de ce qui va devenir une sacrée aventure dans l’histoire du chocolat au lait, praliné et noisettes.

    Une expérience de huit mois

    "Il n’y avait pas un jour où on ne nous demandait pas à quand la barre chocolatée...", explique Laurence. La fameuse barre Malakoff dont la production a été arrêtée dans les années 1990. Alors, Romain s’est mis aux fourneaux pour réinventer un souvenir. Il a fait de son domicile un véritable laboratoire expérimental pendant plus de huit mois. Tous les soirs en rentrant, il tente et teste des recettes et le lendemain, c’est aux clients de donner leur avis. Il se renseigne sur internet, Sylvain Veyret, chocolatier, lui donne quelques conseils et lui file un coup de main.

    Et en picorant, çà et là, les critiques, sur les goûts, la saveur et la couleur... d’une barre gourmande encore présente dans les mémoires, il parvient enfin au bon dosage. "Bien entendu, je suis un autodidacte, alors des catastrophes j’en ai essuyées plus d’une, mais ça valait le coût." Et oui, à chaque fois qu’une personne croque dans un chocolat Malakoff, retour vers le passé assuré. "Le sourire sur le visage qui s’affiche, le retour dans la cour de récré, l’étincelle dans les yeux, c’est une barre créée uniquement à partir de souvenirs, elle sort de la mémoire."

    Un challenge plutôt réussi ! D’ailleurs, si ça se trouve, la barre Malakoff de Romain n’a pas le même goût que l’originale, mais peu importe, c’est de celle-ci dont chacun se souvient.

    Un produit labellisé Sud de France

    La recette finale est simple : des ingrédients nobles, peu ou pas du tout d’huile de palme pour la pâte à tartiner, du beurre de cacao préféré aux huiles végétales... Résultat, les produits de la Malakoff company sont labellisés Sud de France. Le couple vient même d’être distingué avec trois médailles Militant du goût. Avec ce succès, il était logique que Laurence et Romain montent leur chocolaterie.

    Depuis 2011, elle trône à Saint-Christol et devient petit à petit incontournable. Et la mode Malakoff se répand à travers le monde. "N’exagérons pas pour le moment. Mais nos barres sont parties au Japon, en Argentine et même en Australie grâce à quelques touristes", s’amuse Laurence. Et avec internet, la France entière a accès à ce petit délice. Pour l’heure, un projet de glace pour cet été est en train d’être réalisé. Ça risque de nous faire fondre encore plus de bonheur...
    UN PEU D’HISTOIRE

    Une bataille sous Napoléon III...
    Le général Mac Mahon rentre victorieux de la bataille de Malakoff le 7 septembre 1855, durant la guerre de Crimée sous Napoléon III. Une barre chocolatée fut créée le lendemain, le 8 septembre 1855, par un chocolatier stéphanois.
    La recette fut ensuite vendue à l’usine Cémoi dans les Pyrénées-Orientales qui la produisit jusqu’en 1997. D’ailleurs depuis quelques mois, l’entreprise Cémoi a décidé de relancer sa production. Peut-être grâce aux Cévenols...

    extrait de Midi-Libre

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